CONFÉRENCE retranscrite et donnée lors du Salon d’Automne du Bien-être à Muttersholtz (67) le 27 octobre 2024
« Parlons du thème de cette conférence « Accueillir son enfant intérieur ». Tout d’abord que veut dire « enfant intérieur ? » Pour moi, il s’agit de l’enfant né de cette façon. De l’enfant que nous étions au moment de notre venue sur terre, de notre incarnation celui qui avait déjà tout en lui. Je parle évidemment des potentiels pas des habitudes que nous avons ici sur terre. Mais là une seconde explication s’impose, celle de l’incarnation. Nous sommes humains n’est-ce pas ? … Nous décidons de notre quotidien, pas vrai ? … Mais par moments des choses et d’autres du passé remontent ou parfois nous n’arrivons pas à faire telle ou telle chose même en le voulant vraiment. Ces situations sont embêtantes, nous agacent car, il en va de soi, nous avons tout pouvoir sur nous-mêmes !? …
Cela pour moi est une illusion. La seule qui sait, au fond, est notre âme. Celle qui est venue s’incarner, celle qui a décidé de venir ici sur terre et qui a fait le choix de vivre des expériences à tel ou tel endroit du monde, dans telle maison, avec telle famille. Nôtre âme, avant de s’incarner, a vu notre parcours ici sur terre celui même que nous sommes en train de vivre actuellement. Elle sait.
Ce petit enfant, en s’incarnant, descend dans le ventre de sa mère et ce faisant il oublie une partie, bien souvent, de cette décision d’âme. Il ne sait plus ce qu’il venait faire ici sur terre. Mais cette âme, la nôtre, avait tout prévu et sait qu’il faudra du temps à cet enfant, à notre enfant, à nous-mêmes en réalité, pour nous habituer à vivre ici bas. Dès lors que l’enfant est dans le ventre de sa maman il capte, reçoit, perçoit un nombre incalculable de choses dont nous n’avons même pas idée. Il est encore en lien avec son âme qui sait. Seulement il se confond avec sa mère. Dès le moment où l’enfant est accueilli dans le giron maternel il perçoit le monde de sa mère comme étant le sien. Alors se joue pour lui nombre de choses de la vie qu’il goûte et apprend. Des choses agréables et d’autres bien moins.
C’est là que se joue une chose primordiales dès la grossesse puis la naissance et qui va se poursuivre tout au long de la vie. En percevant de nombreuses chose comme étant les siennes, le fœtus va progressivement se mettre à réagir d’une manière ou d’une autre et il va trier pour ainsi dire les choses agréables à percevoir et celles qui le sont moins. Il va même mettre des barrières entre lui et certaines choses, certaines impressions, bruits, odeurs, et plus tard certaines réactions des gens autour de lui. Ce faisant il va se construire un mur puis un autre face à tel ou tel stimuli de la vie qu’il ne souhaite plus recevoir en lui car perturbant ou trop brusque pour cet enfant.
Ainsi, l’enfant à lui seul se met des barrières. Naturellement au dehors cela ne se voit pas. On dira d’un enfant qui n’ose s’approcher trop vite d’un plat de gâteaux : « Qu’il est bien élevé cet enfant ! ». Seulement ce qui se joue en lui est fort différent. Il s’agit d’une réaction au fait qu’il a perçu une colère intense de l’un de ses parents, lors d’une situation similaire, voulant s’approprier trop rapidement un gâteau puis un autre autrement dit, suivre son flux naturel de la vie le menant vers le plaisir et les bonnes choses. Cela est bien entendu anodin ! Il s’agit d’un exemple pour vous montrer, vous expliquer comment une situation désagréablement vécue va automatiquement entraîner une réaction de la part de notre enfant à l’intérieur ce tout petit venu s’incarner sans comportement surfait, libre de toute comparaison, libre aussi de toute agressivité.
Simplement la vie va ainsi et continue sans qu’au fond cet enfant ne soit rassuré, sans qu’il n’ait été pris en compte. Alors au fil des années les choses se font et on monte un rempart de résistances ou, je devrais dire, une forteresse, un donjon tout autour de lui cet enfant sensible et innocent, de nous-mêmes en fait car, au fond de nous, cet enfant dort encore. Quand je dis « dort » il s’agit du fait que, le plus souvent, nous n’avons plus d’interaction avec qui nous sommes vraiment tout au fond de nous-mêmes. Que nous n’avons plus ou que nous avons perdu le lien avec cet enfant venu s’incarner pour une simple et bonne raison. Être lui-même.
Alors par moments la colère gronde en dedans, les remords, les remontrances et même la peur de nous laisser être qui nous sommes vraiment. Pour moi, cela est du au fait qu’il n’y a pas ou trop peu eu de prise en compte de qui nous sommes vraiment depuis la naissance. A l’école on nous a demandé d’écouter, de s’en tenir aux règles, on nous a même notés pour avoir répondu ou pas correctement à ce qui nous avait été demandé.
Arrêtons ce massacre de nous-mêmes ! Oui c’en est un, je pèse mes mots …
En dedans notre enfant à tous (celui des jeunes enfants comme celui des plus grands, des adultes) nous appelle à revenir vers lui, à nous découvrir, à nous redécouvrir : Comment aimons nous la vie ? A quoi avons nous envie de faire face aujourd’hui, d’essayer de nouveau ? Qu’est-ce qui nous tient en éveil, nous donne envie de poursuivre notre chemin, de vivre ?Qu’est-ce qui nous met en joie ? Qu’est-ce qui, au fond de nous, a besoin d’être entendu et qui ne l’a jamais été ou presque jamais ? Et encore mille et une questions sans réponses que notre enfant à l’intérieur nous pousse à nous poser, à explorer.
Mais comment s’y prendre ? Par où commencer ? Eh bien la réponse est simple, par là où vous en avez vraiment envie dans ces différentes questions : Qu’est-ce qui vous plaît vraiment ? vous convient ? vous donne envie ? Alors ne tergiversez pas mais allez droit vers ce qui vous attire, vous met en joie, vous porte, vous fait frémir car la peur est aussi de la partie elle peut vous indiquer une voie qui vous plaît, vous conviendra énormément à condition d’oser, de s’autoriser à y aller.
Pour moi le fait de transmettre est une évidence mais je n’en menais pas large quand l’heure de la conférence approchait. Oser voir ce qui résiste en nous. Démasquer nos habitudes, nos sources de pressions internes et bien d’autres choses. Mais tout simplement demandez vous : A quoi rêviez vous étant enfant ? Qu’est-ce qui vous faisait palpiter, vous émerveillait ?
Pour moi c’est simple, LA VOIX. LE CHANT dès enfant m’a ouvert une porte, celle de mon être profond. Je l’ai senti très vite mais je ne chantais que pour moi-même et un jour, adulte, après mille détours j’ai compris que ce chant intérieurement était à la base du soin pour moi-même. Une clé pour me retrouver et libérer de nombreuses choses de mon passé notamment des souffrances vécues en tant que femme et enfant. J’ai aussi rapidement adoré CRÉER. Je me retrouvais dans ma chambre durant des heures pour élaborer, imaginer créer, dessiner, coudre, coller tout ce qui me tombait sous la main c’était thérapeutique réellement, j’en avais besoin. LES ENFANTS, je ne l’ai pas vu venir. A vrai dire ce sont eux qui sont venus à moi vraiment. Alors que je me destinais à une carrière de musicienne (au violon alto) tout a basculé du jour au lendemain. Je me suis retrouvée à m’inscrire pour des études d’orthophonie et voilà que j’ai commencé à travailler. Où j’étais ? Je ne le savais plus, ce que je faisais dans ce métier ? Pas plus ! Simplement, les enfants sont venus à moi par dizaines, par centaines et j’ai pu à leur contact renouer avec moi-même, au fond, tout au fond avec cet enfant souffrant.
C’est où j’en suis maintenant. Me voilà praticienne énergétique et holistique (prenant en compte le cœur, le corps et l’esprit) après trois années passées à me relier à moi vraiment, à libérer mes souffrances passées, en dégageant du temps pour moi, beaucoup de temps, sans savoir où j’allais (pendant un bon bout de temps) mais toujours avec cette fameuse impression que j’y allais !
Je vous livre aujourd’hui tout cela car, en moi, je comprends des choses et d’autres pour moi-même et je suis persuadée qu’en échangeant, en livrant nos expériences propres nous pouvons ouvrir des chemins divers. »
Maud Ânkador